Bulletin de l’Association Française des Médecins EsthéticiensN° 16 – mai 1995
AUGMENTATION DE LA TAILLE DU PÉNIS, MA MÉTHODE :
LA « LIPOPÉNOSCULPTURE »
En esthétique la greffe de tissu adipeux en vue d’augmenter le volume dans une zone donnée est aujourd’hui une méthode fort connue. J’ai commencé à utiliser cette méthode il y a plus de deux ans par la demande d’un patient soucieux de la taille de ses attributs virils.En effet, pour augmenter la taille du pénis j’ai injecté de la graisse autologue au niveau sous-cutané et depuis en collaboration avec les docteurs VIEL de Londres, la technique a été sans cesse affinée et perfectionnée. Je l’ai nommée lipopénosculpture (LPS) étant une immédiate application de la liposculplure à la seringue. La LPS se déroule en anesthésie locale accompagnée d’une sédation. Elle dure une heure et comporte trois phases principales :
- la lipo-extraction
- la préparation de la graisse
- la lipo-injection
Puis la graisse doit être lavée est préparée. Pour cela on utiIisait le Ringer Lactate remplacé au jourd’hui par une solution glucosée ; ainsi cette graisse va sédimenter et puis elle sera filtrée. Elle est alors Prête à être injectée dans le pénis dans son plan sous-cutané.
Une seule incision est pratiquée à la base dorsale du pénis et grâce à une canule de 2 mm de diamètre et un dispositif d’injection, la graisse sera déposée par voie rétrograde donc de l’extrémité distale à l’extrémité proximale. Elle doit être ensuite distribuée de façon homogène et puis modelée afin de donner harmonie et symétrie. A ce propos les patients sont informés de l’importance des massages sur la verge plusieurs semaines après l’intervention.
Un pansement est laissé en place pendant cinq jours, et le patient pourra reprendre une activité sexuelle deux à trois semaines après l’opération.
Mais avant l’intervention deux temps sont essentiels comme dans toute intervention de chirurgie esthétique:
a) le bilan préopératoire qui compte les examens bioogiques de routine ainsi qu’une série de bilans hormonaux pour bien cerner l’aspect andrologique du patient et également,
b) une étude psychologique très soignée qui permet de décider ou non la réalisation de l’opération ; un filtre psychologique est primordial pour déterminer la bonne indication. Ainsi je collabore très étroitement avec des chirurgiens urologues, des andrologues et des psychologues.
Les résultats esthétiques sont très satisfaisants car la graisse se répartit uniformément et aucune altération de la sensibilité n’a été décrite par nos patients. 70% de ceux-ci restent satisfaits dès la première in jection mais une deuxième injection est bien sûr possible si le but ne semble pas atteint.
La question toujours posée est celle du comportement de la graisse. En accord avec nos confrères américains qui comptent plusieurs centaines (voir milliers) de cas, nous constatons que, dans la majorité des cas, 30 à 40% maximum de la graisse s’élimine pendant les premières semaines jusqu’au deuxième mois après LPS, date à laquelle nous pouvons avoir une idée relativement définitive de l’adhésion du greffon. Il faut mettre plus que le nécessaire pour qu’il en reste le nécessaire.
En outre, j’ai établi un principe de calcul en m’inspirant de la loi du cylindre qui me permet de donner par avance les dimensions péniennes après la liponénosculpture. Dans la formule mathématique sont incluses des données telles que la longueur et la circonférence de la verge, au repos, en érection, le volume de graisse injecté, le pourcentage de graisse résorbée (j’ai considéré d’une façon pessimiste une élimination de graisse de 50% au lieu de 30 ou 40 %) etc…
Ainsi le patient a une idée précise de ce qu’il peut espérer et nous pouvons ainsi prédire un résultat en évitant que certains patients ne se nourrissent des exigences qui ne correspondent pas à l’intervention.
La LPS permet donc d’obtenir un pénis plus important en volume et également en longueur, car effectivement le poids de la graisse fait pendre davantage le pénis et la peau de la verge se rétracte moins puisque le greffon distend cette dernière.
Les complications à ce jour ont consisté en la présence d’indurations graisseuses sous forme de petites billes de dimension variables ou de petits placards fibrosés qui disparaissent presque totalement grâce à des massages vigoureux toujours préconisés et l’injection locale de corticoïdes (Kenacort Retard).
En conclusion, après une expérience sur 240 patients depuis deux ans et demi, j’ai constaté le résultat esthétique et le très important impact psycho-sexuel que me confirment mes patients au fil des consultations en post-opératoire.
La Iipopénosculpture est ainsi une intervention peu traumatisante qui comporte peu de risque et enfin extrêmement satisfaisante pour le praticien s’il en juge par le témoignage de ses patients.
Dr MARC ABECASSIS